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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Horace, Odes I 34 | Déraisonnable sagesse

dimanche 10 juin 2012, par Danielle Carlès

Je donnais peu au culte des dieux, et sans assiduité,
résolu que j’étais de me perdre dans une déraisonnable
sagesse, mais je suis contraint aujourd’hui
de virer de bord pour me remettre sur la route

délaissée, car Diespiter dont le feu en temps normal
sillonne de zébrures la masse des nuages
a poussé dans un ciel pur
ses chevaux tonituants et son char

rapide comme vol d’oiseau sous lequel s’ébranle la terre
brute et les fleuves voyageurs, s’ébranle le Styx,
l’âpre demeure du hideux Ténare
et le seuil atlantéen. L’abîme et le sommet

un dieu a le pouvoir de les échanger, il abaisse l’illustre
hissant l’obscur à la lumière. Ici la rapace Fortune
dans un frôlement strident a volé
une couronne, ici elle aime la déposer.

Lecture avec le texte latin

Je donnais peu au culte des dieux, et sans assiduité,
résolu que j’étais de me perdre dans une déraisonnable
sagesse, mais je suis contraint aujourd’hui
de virer de bord pour me remettre sur la route

Parcus deorum cultor et infrequens
insanientis dum sapientiæ
consultus erro, nunc retrorsum
uela dare atque iterare cursus

délaissée, car Diespiter dont le feu en temps normal
sillonne de zébrures la masse des nuages
a poussé dans un ciel pur
ses chevaux tonituants et son char

cogor relictos, namque Diespiter 5
igni corusco nubile diuidens
plerumque, per purum tonantis
egit equos uolucremque currum

rapide comme vol d’oiseau sous lequel s’ébranle la terre
brute et les fleuves voyageurs, s’ébranle le Styx,
l’âpre demeure du hideux Ténare
et le seuil atlantéen. L’abîme et le sommet

quo bruta tellus et uaga flumina
quo Styx et inuisi horrida Tænari 10
sedes Atlanteusque finis
concutitur. Valet ima summis

un dieu a le pouvoir de les échanger, il abaisse l’illustre
hissant l’obscur à la lumière. Ici la rapace Fortune
dans un frôlement strident a volé
une couronne, ici elle aime la déposer.

mutare et insignem attenuat deus
obscura promens. Hinc apicem rapax
Fortuna cum stridore acuto 15
sustulit, hic posuisse gaudet.


Strophes alcaïques.

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