Quant à mes compagnons, de la peur soudaine leur sang glacé
[260] se figea, leur résolution tomba, ils ne veulent plus recourir aux armes,
mais qu’on réclame la paix à force de vœux et de prières,
qu’elles soient déesses ou hideux oiseaux de malheur.
Mon père Anchise aussi, paumes tendues, depuis la plage,
invoque les grands dieux et promet de justes récompenses :
[265] « Dieux, empêchez cette menace ! dieux, éloignez ce malheur !
apaisés par notre piété, préservez-nous ! » (…)
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Articles
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Virgile, Énéide III v. 259-290 | Dans la mer Ionienne
19 octobre 2013, par Danielle Carlès -
Virgile, Enéide III v. 102-131 | Navigation dans les Cyclades
4 octobre 2013, par Danielle CarlèsAlors mon père, déroulant les souvenirs laissés par les Anciens :
« Écoutez, ô chefs, dit-il, et apprenez de quoi espérer :
la Crète, l’île du grand Jupiter, s’étend au milieu de la mer.
[105] Là se trouve le mont Ida et le berceau de notre peuple.
On y habite cent villes, c’est un royaume de grande abondance.
De là partit notre premier ancêtre, si je me rappelle bien la tradition,
Teucer en premier lieu avant de débarquer sur les rivages de Rhétée
et de choisir l’endroit pour (…) -
Virgile, Énéide III v. 506-520 | Traversée
18 novembre 2013, par Danielle CarlèsNous nous transportons par la mer juste après les tout proches monts Cérauniens,
d’où la route pour l’Italie, la course sur l’eau, est la plus courte.
Le soleil plonge entre temps et les montagnes dans l’ombre s’obscurcissent.
Nous nous allongeons sur le sein de la terre désirée au bord de l’eau,
[510] après avoir tiré au sort les postes de rame. Éparpillés sur la grève, au sec,
nous prenons soin de nos corps. Le sommeil coule dans nos membres épuisés.
La nuit entraînée par les (…) -
Virgile, Énéide V v. 1-34 | De nouveau la Sicile
4 novembre 2014, par Danielle CarlèsPendant ce temps, en pleine mer déjà, Énée sur son vaisseau tenait
résolument le cap et fendait les flots noirs sous l’Aquilon,
se retournant pour voir les remparts qui déjà de l’infortunée Élissa
s’illuminent de flammes. De cet immense embrasement
la raison échappe à la vue, mais si dure en un grand amour est la douleur5
quand il est violé, et l’on sait dans la fureur ce qu’une femme peut,
qu’un sinistre pressentiment dans le cœur des Troyens s’infiltre.
Dès que les navires (…) -
Virgile, Énéide III v. 521-550 | L’Italie !
19 novembre 2013, par Danielle CarlèsEt déjà les étoiles dans le rougeoiement de l’Aurore fuyaient,
quand loin devant nous voyons les collines obscures et la faible élévation
de l’Italie. « L’Italie ! » est le premier à s’exclamer Achate,
« L’Italie ! » saluent les compagnons, dans une clameur joyeuse.
[525] Alors mon père Anchise habilla un grand cratère
d’une couronne, il le remplit de vin pur et invoqua les dieux,
debout sur la haute poupe :
« Dieux de la mer et de la terre, ayant pouvoir sur l’état du temps, (…) -
Virgile, Énéide III v. 682-718 | À la fin il se tut
5 décembre 2013, par Danielle CarlèsUne peur aiguë nous pousse vers n’importe où, nous larguons précipitamment
les cordages et orientons les voiles au vent favorable.
Les conseils d’Hélénus n’invitent pas à passer entre Scylla et Charybde,
[685] d’un côté ou de l’autre on va à la mort si peu que l’on s’écarte
de la route. La décision est prise de donner la toile en rebroussant chemin.
Or voici que Borée, dépêché depuis l’étroit Pélore,
vient à notre aide. Je double les falaises naturelles à l’embouchure
du (…) -
Virgile, Énéide III v. 192-208 | Orages
10 octobre 2013, par Danielle CarlèsUne fois que les navires eurent touché le large, et déjà plus une seule
terre en vue, partout le ciel et partout la mer,
voici qu’au-dessus de ma tête se forma un nuage d’encre,
[195] porteur de nuit et de mauvais temps, et l’eau frissonna sous les ténèbres.
D’un seul coup les vents roulent la mer qui se soulève par grandes
nappes. Un immense tourbillon nous disperse, nous jette dans tous les sens.
Les averses voilent le jour, une nuit liquide
dérobe le ciel. Les éclairs se (…) -
Virgile, Énéide III v. 551-569 | Du talon à la pointe de la botte
21 novembre 2013, par Danielle CarlèsPartant de là le golfe de Tarente — ville d’Hercule, si on dit vrai —
se dessine. S’élève en face de nous la divine Lacinienne,
et la citadelle de Caulon et le Scylacéum naufrageur.
Puis au loin émerge des flots, bien visible, l’Etna de Trinacrie
[555] et un intense gémissement de la mer, le bruit des écueils battus
se fait entendre à distance, le fracas du ressac sur le bord,
et le flot s’emporte dans la passe, le remous fait bouillonner le sable. Et mon père Anchise : « Voici (…)